POT D'ACCUEIL DES TROUPES |
CÉRÉMONIE DE CLOTURE ET REMISE DES PRIX |
Critique de Rotem Jackman suite à l'ouverture du festival mardi et des deux premières troupes en compétition:
"Le festival de Théâtre amateur des 3 coups s’est donc ouvert mardi soir pour le plus grand plaisir du public venu nombreux, et enthousiaste malgré la contrainte des masques et de la distanciation sociale scrupuleusement respectés, avec deux pièces méridionales aux caractères pourtant diamétralement opposées. Et c’est bien ce qui fait la richesse et la beauté du théâtre.
Lady First, de New York à Tokyo, tout est partout pareil...
Quel plaisir et quelle surprise de découvrir le premier soir d’un festival de théâtre un texte aussi engagé, original, profond et drôle à la fois. Dès les premières minutes, l’excentricité des costumes, des coiffures, des situations et des répliques nous accroche pour ne plus nous lâcher. L’auteure, Sedef Hecer, nous raconte, avec courage et une fougue communicative, une histoire dans un pays imaginaire soumis à une dictature. Une histoire tristement universelle dans laquelle l’absurdité et le burlesque illustrent parfaitement l’intolérance et la folie des hommes.
Une situation politique qui se dégrade au fil des heures. Des rires qui se font de plus en plus grinçants. C’est la Révolution française et le printemps arabe tout à la fois.
Les comédiens, particulièrement inspirés et convaincants, surtout dans la grande première partie du spectacle, nous font rire et réfléchir à la fois sur la malédiction des enfants de ce pays prétendument fictif. Lady First “Ishtar” (déesse de l'amour physique et de la guerre) et sa Golden gazelle, transexuelle exubérante forment un duo coloré et hilarant de cynisme glaçant; le conseiller-scorpion est très juste dans son rôle d’homme de main aux ambitions piétinées, et la jeune journaliste touchante de fragilité et de douceur. Notons les apparitions drolatiques des deux comédiens jouant les divers et pathétiques ministres de Lady First.
Il y a de nombreuses de façons de raconter une histoire. Celle-ci nous a convaincu.
|